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1811
Enfin, au commencement de mars,
son armée étant réduite de plus d'un tiers, il se décida à rentrer en passant par
Pombal, Redinha, Miranda, Ponte de Macella, Guarda, Sabugal et Alfaiatès. Cette retraite de vingt-sept
jours, embarrassée de quinze ou vingt mille ânes, cette retraite faite avec des
troupes arrivées à un degré de désordre, de mécontentement et de découragement dont
rien ne peut donner l'idée, fut cependant l'occasion de divers combats glorieux,
livrés par le maréchal Ney, qui arrêta
avec vigueur plusieurs fois l'ennemi au moment où il pressait trop vivement son
arrière-garde.
Masséna arriva le 31 à Alfaiatès. Son artillerie ne se
composait plus que de dix pièces de canon. Les équipages militaires étaient détruits;
sa cavalerie démontée, ou composée de chevaux exténués. Il dut repasser la Coa,
et venir prendre des cantonnements en Espagne. Pendant cette retraite, Wellington
avait détaché le général Bill sur la
rive gauche du Tage. Ce qui lui restait
de troupes était plus que suffisant pour combattre et vaincre les débris que Masséna avait ramenés. Il passa la Coa, investit Almeida et vint prendre position sur le ruisseau qui coule à Fuentes-de-Oñoro.
On attaqua, le 4 et le 5 mai,
les Anglais dans leur position de Fuentes-de-Oñoro; et, quoique le début de
l'attaque eût promis des succès que la cavalerie eût culbuté la droite des Anglais, comme rien ne fut exécuté d'ensemble,
le résultat du combat fut contre nous. Le général Brenier, qui commandait à Almeida,
n'espérant plus être secouru, exécuta, par suite des instructions qu'il avait
reçues, une des plus vigoureuses résolutions
qui furent jamais prises, et un grand bonheur en accompagna l'exécution. Il fit
une large brèche à la place au moyen d'une mine, détruisit en grande partie
l'artillerie; et, profitant de l'espace que lui ménageait un investissement mal
fait, il traversa l'armée ennemie, et rejoignit l'armée française sur l'Agueda, en passant par San-Felices[-de-los-Gallegos].
Deux jours après
l'affaire de Fuentes-de-Oñoro, l'armée
étant sous [Ciudad] Rodrigo, Masséna
me remit le commandement. On vient de voir par combien de vicissitudes, de chances
bonnes et mauvaises, on en était arrivé à la plus déplorable situation. Le pays
était ruiné et par la guerre et par le pillage exercé par les chefs comme par les
soldats.
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